Une histoire de four à pain…

 
Depuis sa création, et en harmonie avec ses statuts, l’association des Amis de la Chapelle Saint-Roch s’est attachée à mettre en valeur le patrimoine de la Garnie, par d’importants travaux sur la chapelle, qui se poursuivent encore, la réhabilitation de la « maison de rencontre » avec le soutien actif de ses membres, l’appui de quelques aides publiques de collectivités, la mairie, le conseil général, et l’État à travers la Réserve Parlementaire des Élus.
L’association est naturellement portée à entretenir « les biens de section », biens qui n’appartiennent pas à la commune, mais collectivement aux habitants du village de la Garnie…
Les deux derniers conseils d’administration ont mis en avant l’idée de s’attacher à sauver le dernier four à pain encore debout du village, au « Pradel », où plus d’un d’entre nous a pu y voir cuire le pain, il y a de cela un certain temps déjà… disons une cinquantaine d’années seulement.
Les membres du conseil ont vu tout l’intérêt de conserver certes ce « petit patrimoine » de village, mais tout autant celui de lui redonner un peu de vie, que pourrait valoriser l’association sur le plan festif, favorisant une animation particulière du village…
Préparée par Gérard Decq, une estimation des travaux et de leur coût, nous a permis de nous prononcer sur la nécessité d’un soutien public pour mener à bien le projet de rénovation, compte tenu des réserves modestes de la trésorerie de l’association toujours engagée sur des aménagements sur la chapelle (huisseries).
Dans un premier temps, dès l’automne 2004, des contacts ont été pris avec le syndicat intercommunal « Beynat-Beaulieu-Meyssac », pour faire prendre en compte dans un programme de pays ce projet, afin de bénéficier d’un financement à 50%. La démarche de BBM n’a pas abouti ; il n’y a pas eu en définitive d’action retenue sur le « petit patrimoine » dans la démarche « pays » du syndicat intercommunal… ce qui est dommage pour nous, et d’autres aussi sans doute.
Après contact en mars avec le correspondant du conseil général à la DDAF de Corrèze et Jean-Marie Roume (maire de Nonards), nous orientons maintenant notre démarche vers un appui du conseil général, mais il faut pour cela envisager que la mairie porte le projet devant le département. Un prochain contact en mai est envisagé à la DDAF de Tulle, avec le maire et votre président pour présenter l’affaire et examiner les modalités administratives les plus adaptées.
En effet, l’association n’a pas à elle seule les moyens de réaliser le projet de rénovation de ce four, ni vocation de provisionner de la trésorerie plusieurs années durant pour la restauration de biens de village. En tant que « bien de section », bien privé du village, il reste quelque part un bien public sans en porter le nom! Tel est le paradoxe de notre patrimoine de village à la Garnie, tant chargé d’histoire et qu’il est devenu opportun de préserver aujourd’hui.
D’ici là, on peut s’attarder un instant sur ce temps passé que rappelle la vieille photo retrouvée par Janine Perrier, où l’on reconnaîtra Paul Tavé devant le four à pain, la comparer au cliché très récent pris par Gérard Decq qui souligne en particulier toute la dégradation de sa partie avant.
Bientôt nous serons amenés à retrousser nos manches, prendre la truelle, c’est du moins ce que j’espère avant que tout ne s’écroule, ici aussi…

Guy Jeannin